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Quatrième de couverture
Passant en revue les principales figures de la littérature finlandaise, dont Runeberg au premier chez, Richard Millet revient sur la « création » d’une conscience nationale à travers la poésie. Les grands récits épiques que rassemble la kalevala d’Elias Lönnrot le conduit à s’interroger sur les circonstances secrètes dans lesquelles se forme la « mythologie » d’une langue d’abord méprisée au profit de celle de l’envahisseur suédois. En quoi le gouffre qui s’étend entre la langue réelle et la langue officielle agit-il avec tous les pouvoirs paradoxalement libérateurs d’une véritable censure sur l’esprit finnois ? Car faute de pouvoir s’exprimer, au grand jour, avec les mots hérités de la culture authentique, c’est le filtre poétique, littéraire, qui monte en puissance et détourne les paroles de leur sens routinier. Sillanpää développe cette expérience en témoignant de la déchéance du monde rural qui « cultive » pour seule consolation les béatitudes tirées de la contemplation de la nature, béatitudes elles-mêmes annonciatrices de l’inspiration littéraire. L’écriture d’Arto Paasilina, à l’ère contemporaine, est également mue par l’instinct du désert, par la tentation de la disparition pour réaliser une fusion totale avec la légende : dans ces espaces infinis d’un pays où l’écriture, elle, ne finit jamais parce qu’elle est coupée du monde.
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