Quatrième de couverture
« Il faut que la France ait toujours deux cordes à son arc. En juin 40, il lui fallait la corde Pétain, aussi bien que la corde de Gaulle. » Propos confidentiels de De Gaulle au colonel Rémy, en 1947. À l’automne 1941, l’Armée rouge est en pleine déroute. A Londres, le général de Gaulle confie à son chef d’état-major, le futur général Billotte : « Si les Allemands l’emportent, ce seront Pétain, Laval, Déat qui auront eu raison et j’aurai nui à la France… ».
Ce document, parmi beaucoup d’autres qu’a retrouvés Dominique Venner, jette un éclairage neuf sur la période la plus dramatique et la plus discutée de notre histoire : Vichy et la Collaboration. Mais qu’est-ce que la Collaboration ? Pourquoi y trouve-t-on tant de soldats glorieux, Pétain, Darnand, Bucard, Paul Chack, Bassompierre ? Pourquoi tant d’écrivains fameux, Céline, Giono, Morand, Guitry, Montherlant, Chardonne, Pierre Benoit, Brasillach, Drieu la Rochelle ? Pourquoi les premiers partisans de la Collaboration venaient-ils de la gauche et du syndicalisme ? Pourquoi rencontre-t-on beaucoup plus de socialistes à Vichy que dans la Résistance ? Pourquoi le communiste Doriot, le socialiste Déat et le radical Bergery, espoirs de la gauche en 1933, sont-ils devenus les chefs de la Collaboration en 1943 ? Pourquoi le jeune François Mitterrand approuvait-il Laval en 1942 ? Qui étaient les fascistes français ? Quelle fut l’action des volontaires français en Russie, dans la LVF ou la Waffen-SS ? Existait-il une collaboration juive ? Connaissait-on les intentions d’Hitler pour la France ? Noires ou atroces, les années 40-44 fascinent. Elles continuent de diviser les consciences. Le mystère les enveloppe. Là se jouait le destin. Comparées aux années qui ont suivi 1945, elles comptent et pèsent d’un tout autre poids.
Voici la première histoire totale de la Collaboration. Une somme monumentale. Des années de recherches. Plus de mille noms. Des centaines de documents. Elle comporte aussi trois dictionnaires consacrés aux partis, aux journaux, aux acteurs, les vaincus de l’épuration (185 biographies). Avec sa clarté d’historien confirmé, Dominique Venner replace les années d’Occupation dans leur contexte véritable, celui du désastre français de 1940, celui aussi du grand traumatisme européen né des carnages de 14-18 et des révolutions : bolchevisme en Russie, fascisme en Italie, nazisme en Allemagne. Il montre que ces années furent celles d’une guerre civile franco-française au sein d’une guerre mondiale. Tragique et passionnant !