Un autre journalisme est possible : l’exemple de Jean Cau
Par Pascal Eysseric
Par Pascal Eysseric
Romancier, chroniqueur, dramaturge, scénariste, parolier, essayiste, pamphlétaire, Jean Cau avait vingt cordes à son arc. Parmi elles, le journalisme. L’écrivain était un journaliste d’exception, de passion et de rigueur qui savait mettre une culture rare au service d’une langue drue, directe, maniée comme une flamberge. Fils d’ouvrier agricole, né à Bram dans l’Aude, en 1925, monté à Paris, secrétaire de Jean-Paul Sartre, il rompit dans le fracas avec l’intelligentsia parisienne. Compagnon de route d’Éléments, le journaliste occitan a successivement mis le feu à France Observateur, scandalisé L’Express, réveillé Le Figaro littéraire. Plus tard, à Paris Match, le poids des mots, c’était lui ! Chacun de ses articles touchait pile en pleine cible : les tièdes, les marionnettes du temps et les rien-pensants. À la question de savoir comment redonner ses lettres de noblesse au journalisme, métier à l’agonie, castré par la censure et le politiquement correct, la réponse est simple : se plonger dans Jean Cau.
Directeur de la rédaction d’Éléments, Pascal Eysseric a préfacé Discours de la décadence, suivi de Contre-attaques, et Éloge incongru du lourd, de Jean Cau, aux éditions de la Nouvelle Librairie.